Le photographe de mode New Yorkais Melvin Sokolsky a révolutionné l’approche de la discipline dans les années 60. Bien avant l’ère de la retouche numérique, ce pionnier de l’illusion photographique mettra en effet son inventivité et son talent au service d’un esthétisme onirique, loin des clichés standardisés de l’époque. Il est l’un des premiers à saisir le pouvoir de l’image et à transcender le concept spatial. Cette vision novatrice ouvrira les portes d’un tournant dans la photographie, dont on retrouve encore aujourd’hui l’empreinte chez nos contemporains.  La série Women in bubble réalisée lors des collections printemps à Paris en 1963 pour Harper’s Bazaar est l’une de ses plus célèbres réalisation. Tribut plein d’humour à la fantaisie de la mode parisienne, ces clichés sont emblématiques de l’évolution de la photographie, cette nouvelle vision que Melvin Sokolsky a su imposer avec talent. Une bulle de créativité et de poésie…  L’inspiration lui vient du surréalismes et particulièrement du souvenir d’un tableau de Jérôme Bosch, « Le jardin des délices », dans lequel on peut observer des personnages dans des bulles transparentes.  Il ne reste plus qu’à trouver les astuces pour que la magie opère. Melvin se rend à Long Island pour faire fabriquer les bulles en plexiglas par des ingénieurs en aéronautique, des sphères de plastique jointes en laissant suffisamment d’espace entre les deux parties pour pouvoir laisser passer l’air.  Le système de charnières, s’inspire des oeufs de Fabergé avec des articulations situées sur le haut de la bulle afin de permettre un accès facile à son modèle favori, Simone d’Aillencourt,. Les bulles sont suspendues à une grue par des câbles d’aéronef de 8 pouces, câbles dont il fait disparaître la trace en grattant le négatif de la pellicule créant l’illusion parfaite. Des photos avant-gardistes d’actualité !